"Ce n'était plus une rue mais un monde, un espace-temps de pluie et de cendre et de presque nuit. Il marchait vers le nord des gravats et la boue et des gens le dépassaient en courant, avec des serviettes de toilette contre la figure ou des vestes par-dessus la tête. Ils pressaient des mouchoirs sur leur bouche. Ils avaient des chaussures à la main, une femme avec une chaussure dans chaque main, qui le dépassait en courant. Ils couraient et ils tombaient, pour certains, désorientés et maladroits, avec des débris qui tombaient autour d'eux, et il y avait des gens qui se réfugiaient sous des voitures."
Keith sort des tours couvert de cendres et de sang. A la main, il a une malette. Il marche, il ne sait pas où il va jusqu'à ce qu'une camionette s'arrête et l'emmène. Aller où? Il décide d'aller chez son ex-femme, Lianne. Il retrouve une femme, s'en éloigne, revient. Il va aussi rencontrer la propriétaire de la malette. Il trouvera la stabilité dans le pocker.
Lianne dérive entre l'inquiétude que lui occasionne son fils. Il scrute le ciel avec ses amis pour voir Bill Lawton, mais qui est ce? Elle anime un atelier d'écriture pour malades d'Alzheimer et s'occupe en même-temps de sa mère malade. L'homme qui tombe, elle le rencontre deux fois. Ces deux rencontres la mettront mal à l'aise car elles lui rappellent les évènements du 11 septembre.
Don DeLillo nous offre une fiction remarquable sur les évènement du 11 septembre. Visuel, métaphorique, cinglant, puissant, ce roman est une exploration de la vie intime des personnages désemparés par la brutalité et le non-sens de ces attentats.
Un roman à vous coupper le souffle. Des mots, des images qui entrent dans la peau. L'homme qui tombe pourrait bien être, à ce jour, le roman qui s'approche, au plus près, de l'incompréhensible.
Selon Don DeLillo "Ce roman porte sur l'identité et la mémoire".
En tout cas un roman passionnant et captivant qui ne nous laisse pas insensible la dernière page terminée!